Aujourd'hui, petite visite très spéciale. Nous avons beaucoup hésité avant de nous y rendre, demandant conseils par ci par là.
Cette visite, c'est celle de la
DMZ, zone démilitarisée (en anglais
demilitarized zone).
Créée en 1953, à la suite d'un traité d'armistice, la DMZ est une bande de terre d'une longueur de
248 km et d’environ
4 km de large, entre la Corée du Sud et la Corée du Nord.
Personne ne peut la traverser de part et d'autres.
Ce n'est donc pas un banal lieu touristique. Même si de nombreux bus remplis de touristes s'y arrêtent tous les jours.
Il s'agit d'une
zone minée (
il y a apparemment plus d'un million de mines sur cette zone. Gloups) et surveillée par
700 000 soldats nord-coréens et 410 000 soldats sud-coréens aidés par l'armée américaine.
Elle rappelle surtout qu'aucun traité de paix officiel n'a jamais été signé entre les deux Corée. Et que les deux pays se préparent constamment à toute agression.
N'hésitez pas à parler de la DMZ avec les coréens. Ils vous répondront volontiers même si la plupart n'ont jamais pu y mettre les pieds.
Mais la Corée du Sud ne s'est pas laissée abattre pour autant et en a fait un
lieu visitable et visité !
Pour cela, vous êtes obligés de passer par un
prestataire extérieur. Il est impossible de vous y rendre par vos propres moyens. Nous, nous avions choisi une version "light", n'ayant pas visité toutes les installations.
Tout commence avec l'entrée dans la DMZ. Il faut passer une
"sorte" de douane controlée par les militaires qui vérifient tous papiers d'identité.
Au final, on peut dire qu'il s'agit de la partie la
plus impressionnante de la visite : des barbelés, des postes de vigies, des alertes aux mines, des panneaux qui font peur. Mais aussi de nombreux messages (
rubans) accrochés pour rendre hommage aux familles séparées lors de la division des 2 Corée.
Au loin, le Pont de Liberté (notons l'ironie de la situation), pont qu'empruntèrent 12 773 prisonniers libérés par la Corée du Nord en 1953.
Et puis, la visite devient quand même un peu plus "fun" avec la visite du
3e Tunnel d'Infiltration.
En effet, la Corée du Nord a creusé de nombreux tunnel en douce afin d'envahir le Sud.
Ça n'a pas super bien fonctionné. La preuve, ils ont été identifiés et on peut désormais parcourir un des tunnels à pied.
Aucune photo n'est tolérée dans le tunnel mais croyez nous, la situation est comique!
On vous donne à l'entrée
un magniiiifiiique casque jaune OBLIGATOIRE. Et vous descendez, pendant longtemps, très longtemps (
oui, car il faudra remonter après) avant d'accéder au tunnel.
Et là, l'utilité du casque fait sens ! Le plafond est très bas, vous êtes donc obligés d'adopter une démarche pour le moins glamour baptisée par Alicia, "
Jeune nain dans les mines de la Moria".
Juste en dessous, le peu d'aperçu que l'on peut vous donner. Mais on devine les casques jaunes!
La suite du programme,
c'est la vue (
brumeuse) sur la Corée du Nord. En gros, vous pouvez aller faire coucou à la statue de Kim !
Ici, pas le droit de prendre des photos du paysage. Vous ne pouvez pas dépasser
la ligne jaune avec votre appareil photo. Et les militaires veuillent. Cela donne donc des photos de gens qui regardent la Corée du Nord que vous ne pouvez pas prendre en photo (
piouf)
Nous avons été tout de même surprises par "le concept" : créer un observatoire artificiel,
l'observatoire Dora, pour les touristes, au milieu de la DMZ.
(un bon camouflage de bâtiment. Mais où est-il ?)
Dernière étape de la visite :
la gare ferroviaire de Dorasan. Autrement dit, un lieu construit "
dans l'espoir de..."
La station est située à 700 mètres de la ligne sud de la frontière. Tout est prêt en cas de réunification des deux Corée : panneaux lumineux, douanes etc.
Notre guide nous a d'ailleurs éclairées sur le sujet : les coréens du Sud ont hâte que cela arrive un jour !
En attendant, la gare n'est visitée que par les
touristes assoiffés de photos ridicules avec les militaires, profitant du fait qu'ils ne peuvent pas quitter leur poste.
Rendons donc hommage à ces pauvres militaires (le service militaire est toujours obligatoire pour les hommes durant 2 ans) envoyés à la DMZ qui se voient donc gérer un flot massif de touristes fous (
et fourbes)